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Pourquoi l’Europe est-elle à la traîne dans la révolution technologique mondiale ?
C'est un constat préoccupant : pourquoi l’Europe est-elle à la traîne dans la révolution technologique mondiale ?« C'est un défi existentiel » a même écrit Mario Draghi, l'ancien président de la Banque centrale européenne, chargé de diagnostiquer la stagnation de l'économie européenne dans un rapport publié en septembre dernier.Une longue enquête du Wall Street Journal fait le point, et je vous la résume en trois points.Une absence criante de géants technologiques européensLe premier point, c'est qu'il y a une absence criante de géants technologiques européens. De fait, l’Europe n’a pas d’équivalent à Google, Amazon ou Meta. Pire, la capitalisation boursière d’Apple dépasse celle de toute la bourse allemande.Et en tout, seules quatre des 50 plus grandes entreprises tech du monde sont européennes. C'est un véritable décrochage puisque jusqu'à présent le continent européen représente 21 % du PIB mondial.Pourtant l'Europe a connu des débuts prometteurs. Dans les années 1990, l'Europe comptait plusieurs grandes entreprises dans le domaine des semi-conducteurs; comme ASML aux Pays-Bas ou ARM au Royaume-Uni. Mais aussi des géants du logiciel avec l'allemand SAP et côté telco le finlandais Nokia.Cette absence est donc un véritable signal d’alarme pour la compétitivité et la croissance européenne.Comment comprendre ce retard ?Alors comment comprendre ce retard ? D'abord on trouve des obstacles structurels au développement de la tech en Europe.Les investisseurs pointent une culture d’entreprise frileuse, un droit du travail bien trop rigide, une réglementation bien trop lourde, et enfin un marché trop morcelé.Bref, il est difficile d’embaucher, de licencier, ou même de proposer un système de stock-options attractif. Et l'une des conséquences de tout cela, c'est que les startups peinent à lever des fonds. Un chiffre illustre cette difficulté. Le capital-risque européen ne représente qu’un cinquième de celui des États-Unis.La fuite vers les Etats-UnisEnfin le troisième point c'est que de nombreux entrepreneurs américains qui ont tenté l'aventure en Europe sont repartis échaudés. Et même les stars européennes de l’IA, comme Mistral ou DeepMind, finissent par signer avec les géants américains pour assurer leur avenir.Et Deliveroo, l'une des plus grandes startups du Royaume-Uni, a récemment accepté de vendre ses activités à l'américain DoorDash pour 3,9 milliards de dollars.Le bilan, c'est que au cours des 50 dernières années, les États-Unis ont créé plus de 240 entreprises avec une capitalisation boursière de plus de 10 milliards de dollars, tandis que l'Europe n'en a créé que 14.Le ZD Tech est sur toutes les plateformes de podcast ! Abonnez-vous !Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.